Nous sommes installés dans la chambre 10 : une chambre double mais jusqu’au mardi, nous n'y serons que tous les deux. Ces journées furent interminables. Je n’osais pas te laisser seul dans ce service inconnu. Nous avions emmené un tas de DVD et de cassettes vidéo, des jeux de société et un tas de magazines pour nous occuper. Mais loin de la maison, ça n’était pas pareil, on n’avait perdu l’habitude de l’hospitalisation et de ses contraintes. La nourriture y était infecte. Et le plus souvent, j’essayais de te préparer autre chose, mais je n’avais pas l’habitude de ce service. Tu as maigri assez rapidement, tu avais vite été dégoûté de la nourriture et tu déprimais aussi d’être enfermé. Sans cesse, tu me demandais : « Maman, on rentre quand à la maison ? » Je savais que l’on n'était là que pour quelques jours, le temps de la cure, mais il y a toujours des imprévus. Et tu devais aussi ressentir mon angoisse et mon « ras le bol ». J’essayais de cacher mes sentiments au mieux mais parfois, c’est plus fort que nous. On ne peut pas faire semblant. Je ne rentrerai pas dans tous les détails durant ces 5 jours, mais je retiens juste que la communication avec le service n’était pas toujours des plus aisées. La disponibilité des médecins laissait quelque peu à désirer. On me disait sans cesse : "un médecin va venir répondre à vos questions ..." Les heures passaient, et personne ne venait.
Le mardi 22 mai, tu sortiras enfin de l’hôpital mais pas encore sans quelques difficultés. A 9hoo, le Dr vient dans la chambre, t’examine et nous annonce que tu peux sortir. Immédiatement, je contacte une ambulance, n’ayant plus la voiture. Je vais à l’accueil au rez-de-chaussée. Et là, on me demande les papiers de sortie. Rien n’était prêt alors là, je commence à bouillir. Pour t’occuper pendant tout ce temps, l’institutrice du service te fera la classe dans la chambre. On ne quittera pas l’hôpital avant 13h et nous n’avions même pas eu de repas. L’ambulancier, à ma demande, fera un détour pour m’arrêter dans un Macdo prendre des menus. Oui, je sais, ce n’est pas un vrai repas mais une fois de temps en temps, c’était ton petit plaisir (surtout pour le jouet). On arrivera à Ermenonville, vers 14h30. Enfin ! Loin de l’hôpital ... Ce n’était pas la maison, mais on ne pouvait pas rentrer à cause de la distance. Il pouvait y avoir des effets secondaires et le personnel préférait qu’on reste à proximité au cas où … Nous avons la chambre de ta cousine du même âge que toi. Elle partagera la chambre de sa sœur pendant notre séjour.