Le 9 août 2005, c’est le grand départ pour les vacances : plus de chimio, de contrôles, de prises de sang, de rééducation. On oublie tout. Enfin, on essaie ! Ton handicap est là constamment pour nous rappeler la maladie. On passera par Dreux et par Alençon pour faire un coucou à la famille. Deuxième surprise : samedi 13 août, on retrouve tous les cousins chez Papy et Mamie. Et là, tu fais tes premiers pas sans aide, tu te lâches pour la première fois. Incroyable, on n'y croyait plus. J’ai eu le même effet que lorsque, à 16 mois, tu as fait tes premiers pas : une seconde naissance … Et après ce jour, tu n’as cessé de nous épater. Sur la photo, on dirait que tout va bien, mais pourtant … Tes cousins couraient partout et toi, je m’en souviens, tu étais bien triste de ne pouvoir les suivre. La course, c’était fini pour toi. (Tu es en bas à droite).
Ils ne se rendaient pas compte du mal que tu éprouvais à l’intérieur. Mais comment l’auraient-ils pu ? Moi, je le savais très bien. J’essayais donc de compenser au mieux, en leur suggérant des jeux, discrètement, où tu pourrais participer sans te sentir diminué. Tu avais bien conscience de ton état et l'image que les autres te renvoyaient, même involontairement, t’attristait au plus profond de toi.
1 De Tata Laure -
Petite précision, le 18 juin 2005 Damien était avec moi dans l'entrée du restaurant où se tenait notre mariage (tata laure et tonton philippe), il a voulu revenir rapidement vous rejoindre (fabienne et hervé) à table et a marché tout seul. Et là tu m'as dit que c'était la première fois.
Ce jour là Damien m'a dit , en parlant des autres enfants, "c'est des petits"! parce-qu'ils chahutaient beaucoup et faisaient du bruit. Damien n'avait pas 7 ans et on aurait dit la réflexion d'un adulte.
Moi aussi j'avais de la peine de le voir regarder jouer les autres enfants sans pouvoir les suivre. A aucun moment je ne l'ai entendu se plaindre. Quel petit garçon courageux ce Damien!