25 Vendredi 23 juin 2006

Le vendredi 23 juin 2006, nous avions rendez-vous à l’hôpital central de Nancy avec le Dr B, une ophtalmologiste de renom. Je l' ai appelé pour annuler ce rendez-vous que j’avais pris 4 mois auparavant. Ça n’avait plus d’importance ! Tous ces contrôles, ces examens de confort ne servaient plus à rien. Ça n’était plus notre priorité. Tout s’écroulait. Le vendredi, tu es retourné à l’école, j’ai averti le directeur , ton instituteur, et ton AVS (l'aide à la vie scolaire dont je parle plus tôt et dont on voit la photo) de la situation. Cela sera ton dernier jour, tu iras pour faire tes adieux. Beaucoup croiront que nous déménageons et que c’est la raison pour laquelle tu quittes l’école avant eux. Apparemment, les enseignants n’ont pas voulu leur faire de peine, ont préféré leur cacher la vérité. Je n’avais pas vraiment la tête à les contredire. Tu y retourneras le samedi à la demande de ton maître et de ton AVS, car ils te réserveront une surprise. Une petite fête en ton honneur … Tu recevras une super voiture de course de marque Renault télécommandée et une peluche. Ton AVS t’aura concocté un gâteau en faisant bien attention de ne pas y mettre de produits laitiers. Eh oui, elle connaissait bien tes allergies et avait toujours le souhait de te préserver. Elle a toujours été à tes petits soins et je ne peux que lui en être reconnaissante. A 11h, à la demande de ton maître, nous sommes allés dans ta classe pour prendre toutes tes affaires. Ce fut un moment très difficile pour nous. Les circonstances de cette démarche n’étaient pas des plus réjouissantes. Les larmes cachées, pour ne pas t’effrayer et t’inquiéter, remplissaient nos yeux. La veille, Mamie était venue à l’école pour te filmer. J'ai mis longtemps avant de pouvoir le visionner. (Les circonstances qui ont amené à prendre la décision de tout immortaliser sur vidéo n’étaient pas des plus réjouissantes.) Et encore, aujourd’hui, lorsque je visionne tous ces films, un mélange de sentiments m’envahit. Le week-end fut des plus merveilleux pour toi. La famille s’est réunie autour de toi, ce fut un véritable défilé à la maison. Une pluie de cadeaux, qui aujourd’hui, est dans un coffre bien rangé. Je te voyais rigoler, t’amuser, profiter tout simplement de la vie comme si de rien n’était. Et moi, j’étais écroulée, meurtrie à l’intérieur, je savais ce qui se passait et toi tu n’avais pas tout compris du haut de tes 7 ans et demi. Tu m’avais juste dit : « ça va recommencer, je ne vais plus pouvoir avaler et marcher ». Mais c’était bien plus que ça et je ne pouvais te le dire. Après tout, il y a toujours un espoir.

Comment aurions-nous pu croire et penser ce que l’on venait d’apprendre ? … Tu étais si heureux et en pleine forme.

Haut de page