26 Traitement à Nancy

Le week-end fut très actif. Ne voyant pas d’espoir, nous avons remué ciel et terre pour trouver des alternatives en traitements médicaux. Et miracle, vers 15h00, ton Papy nous téléphone de Normandie. Il a entendu parler, par personne interposée, d’un médecin qui propose des traitements venant des Etats-Unis et qui collabore avec de nombreux spécialistes du monde. Nous l’appelons aussitôt . Elle demeure à Caen. Qu'importe la distance, 800km, et alors, on n'a plus rien à perdre. Il faut tout tenter … Ce médecin nous rassure, nous dit de ne surtout pas baisser les bras, il y a encore des choses à tenter. Il ne nous garantit pas la guérison à 100% mais, 70% que ça puisse fonctionner. 70% contre 5%. Y’a pas photo !. Elle nous dit aussi qu’il faut y associer une chimio douce. On est donc obligé de repasser par Nancy pour lui parler de nos souhaits sans lui faire allusion à cette conversation téléphonique.

Lundi après-midi, nous prenons la route pour Nancy. Nous avions rendez-vous le matin mais apparemment notre message de retard n’était pas parvenu à destination. J’appelle sur la route pour prévenir de notre arrivée, qui sera prévue vers 16h30. Je me souviens de la réponse de la secrétaire du prof. C. : "Après 16h30, le prof. ne pourra plus vous recevoir alors il faut vous dépêcher !" Quelle course ! ... Et quel accueil ! Nous sommes arrivés pile à 16h30. Nous avons patienté quelques instants et le prof. C, nous a reçu dans ce petit bureau, que dis-je, dans ce "placard à balai". « Alors, vous avez pris une décision ? » a-t-il dit. Lui, il ne parlait déjà plus de traitement mais de soins palliatifs. Eh oui, on avait pris le temps, c’est une vie qui est en jeu. On lui a donc fait part de nos souhaits d’une chimio mais pas à haute dose. Pas question d’hospitalisation, tout devrait se faire en hôpital de jour. Une promesse a été faite à Damien : Il rentrera le soir à la maison. Il dit avoir réfléchi de son côté et nous propose 2 chimios, une sera prise par voie orale (le Témodal : 2 gélules tous les matins pendant 3 semaines) et une ponction 2 fois par semaine avec injection d’une autre chimio. Puis on espacera les ponctions en fonction des résultats. Mais, nous répète-t-il, ce n’est que du palliatif ... Et alors ! Cela correspond à ce que l’on souhaitait et personne ne peut savoir à l’avance ce qu’il adviendra. Chaque humain est tellement différent … Damien est très courageux. On lui explique ce que l’on va faire et, comme d’habitude, il se laisse faire. Lors des ponctions, c’est ton père qui te tiendra à chaque fois pour te rassurer. Une fois, j’ai voulu rester à tes côtés, mais, ce fût trop dur, j’ai fait un malaise, j’étais à bout et c’était plus que je ne pouvais supporter. Je pouvais assister à tout mais pas aux ponctions lombaires. Voilà, c’était parti … Tu resterais uniquement la journée et ensuite, on rentrerait à la maison. Tout s’est toujours bien passé à la surprise du personnel. Le samedi 1er juillet, on devait revenir pour une seconde ponction et, à la surprise générale, les résultats étaient plus que bons. Plus de traces de cellules cancéreuses dans le liquide rachidien. Et les semaines suivantes ne feront que le confirmer. Même le professeur n’en revenait pas !

Lundi 3 juillet 2006, nous prenons la route pour Caen où nous avons rendez-vous avec ce médecin dont je parle plus haut. On restera près de 8h dans son cabinet. C’est un médecin qui prend vraiment le temps de tout examiner et qui s’implique à fond. Un traitement en parallèle sera mis en place. (Uniquement des produits naturels pour renforcer ton système immunitaire.) A cause des ponctions, il faudra aussi que tu vois un ostéopathe régulièrement. L’association de tous ces soins te permettra d’aller au mieux jusqu’au 26 octobre 2006.

Ce jour-là, catastrophe : tu commences à avoir des boutons. Je t’emmène chez le médecin et là, verdict : Tu as attrapé pour la seconde fois la varicelle. En temps ordinaire, ça ne serait pas grave mais là, ce n’est pas du tout le cas. Pas question d’aller à l’hôpital, tu pourrais contaminer tout le service et pire encore : tu dois arrêter la chimio. Trop dangereux. Trop de risque. Pendant près de 6 semaines, tu ne vas pas être en grande forme. Tu accumuleras d'abord une gastro puis une angine. La dernière IRM du 4 octobre montrait qu’il n’y avait plus de trace de la maladie. Plus de tumeur, plus de métastases. Le professeur en était bouche bée. Et nous voilà heureux. Mais voilà, cette fichue varicelle va faire tout basculer.

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