52 L'adieu

Vendredi 29 juin 2007, 22h00. La crise redémarre, ton cœur se met à battre à plus de 160 pulsations par minute. Je recommence les massages sur tes paupières. Les crises sont de plus en plus longues et la descente vers la normale est de plus en plus difficile. Tu nous feras 6 crises les unes derrière les autres (jusqu’à monter à 183 pulsations cardiaques) en 4 heures. Chaque crise sera interminable et j’aurai beau te masser, plus rien n’y fera. A 1h50, le 30 juin 2007, tu rends ton dernier souffle et, une minute après, ton cœur s’arrête de battre. C’est fini ! j’ai peine à le croire. Et puis, une peur m’envahit, je te laisse seul dans mon lit. Je n’ose plus te toucher, ni t’embrasser. J’ai peur de retrouver la sensation que j’avais eue, 4 mois plus tôt, avec ton arrière grand-mère, décédée le 28 février, à qui j’avais fait mes adieux en l’embrassant avant la fermeture du cercueil. Elle était froide, gelée même et rigide. Je ne voulais pas connaître ce sentiment avec toi. Je voulais garder le souvenir de ce petit corps tout chaud et plein de vie que je serrais encore quelques minutes plus tôt. Et puis tout s’enchaîne. Nous appelons le médecin pour le prévenir de ton décès. Il ne répond pas alors nous appelons le médecin de garde. Il arrivera au bout de trente minutes. En attendant, nous prévenons toutes les personnes qui souhaitaient le savoir, peu importe l’heure à laquelle cela devait arriver. Et puis, nous appelons aussi nos amis tout proches, Michel et Christiane. Ils nous demandent ce qu’ils peuvent faire pour nous mais je ne sais quoi leur répondre. Et 20 minutes plus tard, quelle ne fût pas notre surprise en les voyant débarquer. Il était 2h15 du matin. Je crois que c'était bien d’être entouré en ce moment-là. Le médecin de garde, lui, arrivera vers 2h30. Par respect pour Damien, il ne l’examine pas tout de suite. Il laissera le temps à Virginie, notre amie infirmière, à notre demande, de lui faire sa toilette et de l’habiller. Elle sera aidée de ma maman qui, depuis le mardi 19 juin, était à nos côtés. (Elle avait fait le voyage depuis la Normandie, son lieu d’habitation.) Précision, depuis le 18 juin 2007, ma belle-mère était aussi venue de sa Normandie pour nous soutenir. Tout ce petit monde dormait à la maison.Virginie notre amie et infirmière, une grande aide pour toi et nous.

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