94 Lettre à mon fils
Le 21 septembre 2007. Je suis au cimetière, devant ta tombe. Je n'arrive toujours pas à te dire ce que je ressens d'être là, alors je l'écris. Je m'efforce de prendre soin de ta tombe en attendant que le monument soit posé. Que ça reste toujours bien fleuri. Tu me manques terriblement. Il y a un grand vide depuis ton départ. La maison est bien trop calme. Le beau temps est revenu, ça fait du bien, le soleil réchauffe notre cur et il en a bien besoin. Jamais je n'aurai cru qu'un jour je commencerai un journal pour t'écrire alors que tu nous as quitté. C'est terrible pour une mère de vivre cela, d'être privé de l'amour de son fils, de tout ce que cela implique ...
Quel drôle d'endroit pour venir te voir, avoir l'impression d'être un peu tout près de toi, à tes côtés. Mais voilà, je regarde cette tombe sans vie et rien. Que de la tristesse ; une profonde peine m'envahit. Je te revois dans ce cercueil, ta petite bouille qui commence à bien changer et l'obligation de te dire adieu. Fini les moments de te toucher, de te voir. Maintenant, il n'y a plus qu'un tas de terre et quelques fleurs pour l'égayer. Quelques plaques avec des messages. Juste le souvenir en attendant de se revoir.
Je rencontre souvent des mamans d'enfants qui étaient en classe avec toi. Certains enfants ne veulent plus parler de toi ou même prononcer ton prénom. C'est dur pour moi. Je sais que ça leur fait remonter beaucoup de tristesse mais ne plus parler de toi, c'est comme t'oublier. Et je ne veux pas qu'on t'oublie.
Tu existes toujours dans mon cur et j'ai besoin de le partager. On ne peut pas oublier un bout de chou comme toi. Non c'est impossible. Qui le pourrait ?
Tu es placé dans une rangée d'enfants dont les dates sur les tombes montrent qu'il s'agit d'enfants d'un an, voire d'un jour. Les tombes ne sont pas entretenues. Cela fait pitié à voir. Elles ont plus de trente ans. Comment peut-on oublier de prendre soin de l'endroit où repose son enfant ?
Il va falloir que je rentre mais voilà, j'attends que les enfants soient rentrés en classe. Eh oui, pas facile, le cimetière se trouve juste à côté de l'école (5 mètres au plus).
1 De Virginie -
Je n'ai pas eu le plaisir de connaître Damien "avant", mais je suis certaine qu'il aurait été un super petit pote!! Lire son histoire m'a permis de mieux le connaître, mais aussi de mieux comprendre votre combat durant ces années.
Je suis très heureuse d'avoir pu être présente à vos côtés durant ces moments difficiles. J'espère être toujours un soutien pour vous et Amélie.
Je pense bien à vous...
2 De Sophie -
Jamais je ne m'étais imaginer qu'un jour ma meilleure amie ai à subir cette douloureuse épreuve. C'est certainement la chose la plus difficile à vivre pour une maman qui donne la vie ! Te lire me permet de savoir ce que tu ressens au plus profond de toi. Cela me fait beaucoup de peine de savoir toute ta souffrance intérieure ! Saches Fabienne que je compatie vraiment à ta douleur ! Je désire être à tes cotés quand tu as besoin pour te soutenir !
Affectueuses pensées
3 De Ingrid, maman d'Eva -
S'occuper de la tombe de Damien c'est comme si tu rangeais sa chambre.....c'est un peu comme ça que je le vis en tout cas .
Ce que tu vis , ce que nous vivons est horrible . Notre vie ne sera plus jamais la même.
il n'y a pas un jour où je ne pense à ma chère Eva , pas un seul !
Et comme je te l'ai déjà dit j'ai l'impression que je fais un cauchemard et que je vais me réveiller.....
Quand les yeux de damien se sont éteint c'est une partie de toi qui est partie.....une partie irremplacable.
Tu es une maman merveilleuse, Fabienne.
J'espère que beaucoup de monde lit le blog de Damien ; il vaut la peine d'être connu et toi aussi !
Amitiés
Ingrid