Ce jour est très spécial. Cela fait 17 ans, que ton père et moi, nous nous sommes unis par les liens sacrés du mariage. De cette union sont nés deux enfants, ta sœur, Amélie et toi, Damien. L'année dernière, nous ne l'avions pas fêté comme nous en avions l'habitude. Nous n'avions pas le cœur à cela. Tu n'allais pas bien du tout. Ton état de santé s'était bien aggravé. Nous étions encore à la maison. Mais le lendemain, nous devions retourner à Paris, à la clinique, pour ton traitement.
A chaque anniversaire, ta sœur et toi aviez pris l'habitude d'aller ensemble, accompagnés d'un adulte, nous acheter des présents. Pas n'importe quoi ! Les semaines précédentes, vous guettiez nos souhaits, nos envies. Mais l'année dernière, tu ne pouvais plus. Charger quelqu'un de le faire à ta place n'aurait pas eu le même sens. Alors, nous avons ignoré, tout simplement, cette date du 11 mai.
Cette année, et les années futures, je crois que je n'aurais plus jamais le goût de faire la fête ce jour-là. C'était un moment que nous avions envie de partager avec Amélie et toi, nos deux enfants, nés de cette union. Tu étais un des aboutissements de celle-ci. Aujourd'hui, tu n'es plus là et la famille s'en trouve incomplète. C'est même bien pire ; je ne sais comment expliquer, exprimer ce vide. Une partie de moi a cessé de vivre quand tu t'es endormi. Tu m'as quitté trop tôt, oui, bien trop tôt. Je me suis retrouvée là, toute seule ; malgré le fait d'être entourée, je me sens seule, très seule. Je me sens différente, différente de tous ces gens qui ne savent pas ce que c'est que de perdre son enfant, la chair de sa chair. Beaucoup ne comprennent pas ou bien, ne veulent même pas essayer. Et puis, quand bien même ! Comment pourraient-ils comprendre ? Ils ne peuvent pas se mettre à ma place, ils ne peuvent pas accéder à mon cœur, à mon esprit. Mes émotions me sont propres. Seul Dieu peut me comprendre et m'aider à supporter cette épreuve, cette douloureuse épreuve. Lui seul à la capacité de lire dans les cœurs.
La chaleur et le soleil sont revenus ; il faut donc que je vienne plus souvent sur ta tombe, arroser les compositions florales que j'ai faites pour toi. Mais ça ne me dérange pas, bien au contraire. C'est comme si je m'occupais de toi et j'en ai besoin. La coupure a été trop brusque. Je m'ennuie de toi. J'essaye de ne pas trop y penser, mais ce n'est pas facile. La réalité nous rattrape toujours très vite. Toi, tu ne te rends compte de rien. Mais moi, je subis le temps qui s'écoule.
1 De Ingrid,la maman d'Eva -
Plus une seule fête n'aura plus ce goût que l'on aimait tant qaund nos enfants étaient à nos côtés.
Aujourd hui ton ( votre ) anniversaire de mariage, ..... pour moi aujourd hui la fête des mères ...... plus rien ne sera comme avant , quoique l'on fassent
Ingrid
2 De asso les amis de coralie -
Un bien joili petit garçon
de grosses pensées bisous
3 De Giselle -
Mille pensées du coeur, pour toi Daminou et tous les tiens.
Plus rien ne peut être en effet comme avant, mais différent et il faut apprivoiser ce "différent", vivre dans ce différent, dans l'absence si lourde, encore plus lourde certains jours ..
Comme l'a écrit Jean Monbourquette (Aimer, perdre et grandir) :
"Souvent, aimer a été facile (malgré les hauts et les bas inévitables de toute relation), perdre, une épreuve atroce que les mots ont peine à décrire et grandir, l'ultime but à atteindre."
Vivre son deuil et arriver à grandir à travers lui, n'est pas chose facile.
"La survie est létat dans lequel nous sommes pendant un certain temps avant de pouvoir envisager de revivre. A ceux qui sont de récents parents endeuillés, ceci peut paraître lointain, violent ou inaccessible. Avec un recul de 21 ans, je peux vous dire : nous pouvons revivre. Au début nous survivons et revivre ne peut senvisager quaprès plusieurs années." (Annick ERNOULT)
Très sincèrement
Giselle
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4 De Fleur -
Je sais combien ce doit être difficile et combien tu dois te sentir seule, particulièrement en cette période........
Ta soeur qui t'aime
Fleur
5 De bodart laurence -
Coucou Fabienne,
Je ne peux qu'imaginer ta souffrance car je me dis que si la vie voulait me prendre un de mes enfants, elle prendrait la mienne en même temps. J'ai surmonté la mort de mon compagnon mais je sais, pour avoir vécu ce deuil, que je ne pourrais pas vivre sans un de mes enfants. Alors je comprends ta détresse et j'admire ton courage.
Tu continueras toujours à associer Damien à un événement, avec souffrance et puis j'espère petit à petit avec sérénité ...
Je sais que cette période va être de plus en plus douloureuse alors je te redis toute mon amitié
Gros bisous
Laurence
6 De Tata laure -
C'est vrai que personne ne peut se mettre à ta place, même pas les personnes qui ont vécu la perte d'un enfant. On espère juste chaque jour que le temps va diminuer ta douleur un petit peu et que tu vas pouvoir te tourner vers l'avenir. Je sais que c'est trop tôt, que tu as encore besoin de parler de cette maladie, du combat de Damien, de ces 3 ans de souffrances....mais lorsque tout sera vraiment sorti tu pourras te focaliser uniquement sur le retour de Damien et sur tout ce que tu vas pouvoir faire avec lui. Mais c'est vrai qu'il faut beaucoup de temps car les sentiments ne contrôlent pas la raison. Et c'est facile de le dire ou de l'écrire quand ça n'est pas à soit que ça arrive. Soit sûr d'une chose c'est que toute la famille souffre aussi de l'absence de Damien et de ces 3 ans de combat, personne n'a oublié. Mais tout le monde est aussi très triste de vous voir tous les 3 souffrir comme ça en se sentant impuissant. En fait on ne sait pas comment vous aider. Et du coup on est souvent maladroit ou on parraît absent. Moi j'avoue que je suis complêtement larguer dans ce domaine. En plus je n'ai pas eu d'enfant (ce qui me fait beaucoup plus souffrir que les gens ne le pensent) et depuis 1 an je vis une situation professionnelle très difficile.
Bref sache que je pense souvent à toi et très souvent à Damien et je parle toujours de lui autour de moi. Sa photo est toujours sur la cheminée comme si c'était notre enfant (c'est souvent ce que pense les gens, ça me donne une occasion de parler de lui). Je parle même de lui à mes clients (en général ils se retiennent pour ne pas pleurer, pas tous....).
Bon courage, le soleil fait du bien au moral, alors je t'envoi un gros gros rayon de soleil....bisous. Ta soeur qui t'aime très fort. Laure.
7 De Marie Louise -
Chère Fabienne,
Plus rien ne sera plus jamais comme avant, ce n'est pas la peine de se leurrer, et ce n'est pas moi qui vais vous dire que le temps guérit tout... au contraire, les souvenirs se font plus vifs au fil des années, et ils sont pour toujours gravés dans nos mémoires...on en arrive à appréhender toutes les dates qui sont faites pour être fêtées en famille, car il manque quelqu'un d'essentiel...
Et pourtant, il faut vivre avec ce manque, surmonter cette douleur pour ne pas trop accabler ceux qui nous entourent, pour qu'ils ne se sentent pas coupables, pour que la vie continue malgré tout... c'est tellement difficile pour une maman...
Vous avez cependant un énorme atout, Fabienne, vous croyez en Dieu et votre foi va vous aider dans cette épreuve, car vous savez que Damien est aujourd'hui bien protégé et qu'un jour vous vous retrouverez dans l'infini...
Je vous embrasse bien fort,
MLouise