116 Blessure

Après plus de 10 jours très difficiles, je commence à entrevoir une petite issue à ma douleur. J'ai beau m'occuper, m'évader d'ici, tout me ramène malgré moi à toi. Pour exemple, les courses ; c'est devenu un véritable calvaire de les faire. A chaque rayon, je vois de nombreux articles que tu m'aurais demandé d'acheter pour toi. Les courses, nous les faisions ensemble et c'était un vrai plaisir pour toi, toi qui ne pouvait plus sortir au contact des autres, pendant des mois, à cause de ton système immunitaire bien trop fragile et à cause de ton handicap qui prenait de l'ampleur. Alors, aujourd'hui, faire toutes ces choses sans toi rajoute à ma peine. Parfois, je vois des articles, je les prends en main puis, je me rends compte que je dois les remettre en rayon puisque c'était toi qui les appréciait et qui me les réclamait. Alors une grande tristesse m'envahit et une angoisse s'y ajoute qui fait mal.

La douleur est si forte que parfois j'aimerais m'endormir et ne plus me réveiller. Que tout simplement mon petit cœur bien trop meurtri depuis 6 mois s'arrête tout simplement de battre de lui même. Je me reposerais un temps, et puis je me réveillerais et tu serais là. Oui, tu serais là à mon réveil, tu viendrais vers moi en courant et je te serrerais dans mes bras. Une nouvelle vie commencerait où ni la maladie ni la souffrance n'auraient leur place.

Mais voilà, je me réveille. Mon cœur est solide et en a décidé autrement. Et je dois me lever comme chaque matin et trouver la force de lutter. Chaque jour est un combat pour faire un pas l'un après l'autre. Parfois, je tombe et alors je me relève difficilement, puis je retombe et me relève encore plus difficilement. Je sais que tu n'aimerais pas me voir triste ; tu n'aimais pas nous voir pleurer à cause de cette maladie. Mais voilà, on ne maîtrise pas toujours nos sentiments. On lutte, c'est tout. Je crois que je vais devoir juste apprendre à vivre avec, si tant est qu'on puisse ...

J'espère (Marc Lavoine)

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